Découverte d’un Fossile de lionceau des cavernes

Les restes d’un lionceau des cavernes ont été retrouvés sur le rivage de la rivière Tirekhtykh en Yakoutie (Sibérie du nord/est). Resté dans le pergélisol à l’abri des intempéries et de la lumière pendant plusieurs millénaires, le fossile de ce jeune fauve de moins d’un an, long de 45 cm, est en très bon état de conservation, complet et sans blessure externe sur son pelage pouvant expliquer son décès.

Ce lionceau a vécu il y a 20 à 50.000 ans, et faisait partie d’une espèce qui vivait à l’époque glaciaire dans les steppes d’Europe et de Sibérie jusqu’il y a 10.000 ans. Grand prédateur de rennes et de bisons, nourriture abondante et facile, le lion des cavernes effrayait nos ancêtres préhistoriques autant qu’il les fascinait. C’est pourquoi il a fortement inspiré l’art pariétal et l’on en retrouve de superbes représentations en France dans les grottes de Lascaux et surtout en Ardèche dans la grotte Chauvet- Pont d’Arc. Une photo d’une fresque prise par Jean Clottes, préhistorien qui dirigea la première équipe de chercheurs de la grotte, montre un groupe de lions des cavernes chassant des bisons.

La région de la Yakoutie suite au réchauffement climatique récent qui accélère la fonte du permafrost, fournit depuis quelques années des restes d’animaux âgés de quelques dizaines de milliers d’années, très bien conservés dans le sol gelé. En 2014 deux bébés mammouths, deux autres très jeunes lions des cavernes en 2015, et un rhinocéros laineux de 35.000 ans en 2016.

La découverte récente de ce fossile de lion des cavernes, en excellent état de conservation, va permettre aux chercheurs de mieux connaître cette espèce. La qualité de préservation des tissus du lionceau permettra l’analyse de son ADN et de définir ainsi ses liens avec d’autres espèces apparentées et mieux connues. Le contenu de son estomac fournira des informations sur la nourriture et les habitudes de cet animal. L’ensemble de toutes ces études permettra peut-être de comprendre si les raisons de l’extinction de cette espèce doivent être attribuées au réchauffement du climat après les périodes glaciaires au manque de nourriture ou à toute autre raison.

Source : The Siberian Times / Novembre 2017