Le prieuré

Le Bourget-du-Lac est une commune à vocation essentiellement touristique, située à l’extrémité sud du lac auquel elle a donné son nom. L’ancien château de la famille de Savoie, plusieurs maisons fortes et un ancien prieuré clunisien forment un véritable foyer d’art. Située entre Bourdeau et la Motte Servolex, elle s’étale sur 2200 ha.

Historique du Prieuré

prieureDès l’époque gallo-romaine, un peuplement se développe entre l’embouchure de la Leysse et le pied du mont du Chat. Un port permet le commerce fluvial en liaison avec le Rhône par le canal de Savière. Les romains édifièrent un temple dédié à Mercure dieu des voyageurs et dieu du commerce. La région va se convertir au christianisme entre le 4ème et le 5ème siècle.

Au 11ème siècle des moines bénédictins venus de Cluny s’installent au Bourget et construisent une première église dont il reste la crypte. En 1248, le comte de Savoie achète, au profit de son frère Thomas, un terrain appartenant aux moines en vue de la construction d’un château. Grâce à ces nouveaux revenus, au 13ème siècle, les moines rebâtissent l’église tout en conservant la crypte de l’église primitive.

Le 14ème siècle sera marqué par le déclin du prieuré. Des revenus importants servaient pour l’abbaye mère de Cluny.

Au 15ème siècle, deux prieurs, issus d’une famille du Bugey, la famille de Luyrieu, vont entreprendre d’importants travaux de restauration. Aymard de Luyrieu, en 1437, restaure l’église et son neveu Oddon, les bâtiments couventuels avant 1482, date de son décès.

En 1582, le prieuré est rattaché à la congrégation des jésuites qui le cèdent aux franciscains en 1773, lors de la confiscation des biens des jésuites.

En 1793, lors de la tourmente révolutionnaire, le prieuré fut confisqué et vendu comme bien national.

Occupé par un notaire, tout d’abord, il sera ensuite cédé à un fermier. Jean Barrut, amateur d’art, l’achète en 1902 mais le revend en 1917 à la duchesse de Choiseul qui poursuit les travaux de restauration et crée de magnifiques jardins.

En 1951, le prieuré et les jardins sont acquis par la commune. Restaurés entre 1965 et 1980, sous la conduite des Monuments historiques ils sont classés depuis 2006.

Visite

crypteL’église, occupée autrefois en partie par les moines et en partie par les habitants du Bourget- du-Lac est devenue paroissiale en totalité depuis le 19ème siècle, sous le vocable de Saint-Laurent.

La crypte du milieu du 11ème siècle, possède 2 absidioles opposées dont l’une est percée d’une fenestella, ouverture par laquelle les pèlerins priaient devant les reliques. On peut y voir des restes du temple romain dédié à Mercure.

Le chœur de l’église gothique était occupé, autrefois, par les moines Dédié à Saint Maurice il était séparé de la nef, dédiée à Saint-Laurent, par un jubé, clôture en pierre, dont la partie haute était décorée d’une frise en hauts reliefs polychromée, représentant des scènes de la vie du Christ Lors de la démolition du jubé en 1825, les scènes ont été placées sur le mur du chœur dans un ordre non chronologique. Réalisé dans la deuxième moitié du 13ème siècle, il représente le chef-d’œuvre de la sculpture en Savoie à cette époque.

Des vitraux du 15ème siècle occupent la baie de la chapelle de la Vierge (1ère chapelle de la nef). En face, une porte permet de relier la nef au cloitre. Près d’une autre porte, la pierre tombale représente un squelette. C’est la pierre tombale d’Oddon de Luyrieu décédé en 1482.

La dernière travée de la nef, ainsi que la façade, ne datent que du 19ème siècle, lors de l’agrandissement de l’église.

Les bâtiments conventuels

prieure cloitreDans la deuxième moitié du 15ème siècle, sous la conduite de d’Oddon de Luryeu, une grande campagne de travaux permit la reconstruction des bâtiments conventuels. La galerie de l’ancien cloître (14ème) fut démontée et on réalisa à la place une galerie dans le style gothique flamboyant propre à l’époque. Puis la galerie du 14ème fut remontée à l’étage supérieur. A l’est, sous la galerie basse, s’ouvre la chapelle Saint-Claude, ancienne chapelle du prieur, la salle capitulaire et la bibliothèque des moines tendue de cuir de Cordoue. Au sud, parallèle à l’église, le réfectoire donne sur la cuisine qui possède une très grande cheminée en molasse. L’étage était réservé au dortoir des moines. La duchesse de Choiseul a restauré et modifié les différentes parties du prieuré pour le rendre habitable.

De nos jours, l’association des Amis du Prieuré et du Patrimoine anime ces bâtiments.

Les Jardins

Créés au début du siècle 20ème siècle par la duchesse de Choiseul et complètement délaissés après la dernière guerre, les jardins ont subi entre 1987 et 1990 une cure de rajeunissement. Ils se composent d’un jardin à la française coupé en deux par une longue perspective axiale et ouvrent au fond sur un parc à l’anglaise. Des parterres de roses sertis par des cernes de buis taillés, puis des ifs taillés en forme de pièces de jeu d’échecs entourent une sculpture de Jacques Coquillay. Un bassin complète agréablement ce jardin. Le parc à l’anglaise possède de très beaux arbres (gyngko biloba, magnolia grandiflora, hêtre pourpre).

Sur le flanc nord, une longue allée de thuyas, taillés en tunnel, évoque les jardins florentins.

Ces jardins sont aujourd’hui ouverts au public.

 

prieure eglise