Promenade découverte du 13 octobre 2019 : les murgers du Bourget

murger6Un soleil magnifique était à notre rendez-vous devant le four du Grand Caton pour ce matin du 13 octobre 2019, il a agréablement accompagné la vingtaine de randonneurs partis bâtons à la main pilotés par notre ami guide et conteur Eustache Giffard à la découverte des murgers.

Mais qu’est-ce qu’un murger dans sa toponymie en Savoie et dans ce quartier du Caton situé à plus de 300m d’altitude sur les flancs de la Montagne de l’Épine et de la Dent du Chat ? C’est un amas des pierres de toutes tailles et de blocs de calcaire dont le sol de la montagne et des coteaux est en grande partie constitué.

Depuis des siècles sur ces pentes très boisées des familles de paysans vivaient de l’exploitation forestière de la vigne, de fermages et d’élevages qui nécessitaient des pâtures et des terres arables. Labeur harassant pour ces hommes et ces femmes, car il fallait non seulement défricher le sol mais aussi arracher à la pente, soulever et transporter des milliers de pierres et les entreposer en limite des propriétés. C’est ce minutieux travail d’empilage de blocs et de cailloux qui constitue les murgers .

Les murgers sont de formes et de tailles différentes selon la disposition des terrains et des parcelles Aujourd’hui, leurs aspects sont variés, certains abandonnés ou oubliés sont envahis par les ronces et les arbres, d’autres mieux entretenus ont conservés des proportions atteignant plusieurs dizaines de mètres de longueur et de hauteur.

Eustache nous signale que la présence de ces murgers démontre la rudesse de la vie de tous les paysans particulièrement en pays de montagne , nombreux à exploiter ces terres ingrates. IL nous explique aussi que les longues murettes de soutènement construites le long des murgers, étaient chargées de limiter les éboulements dans le champs d’à côté lorsque les pierriers servaient de bornage entre voisins et éviter ainsi les petits conflits .
Nous empruntons des passages étroits entre les monticules longeant les prairies et par quelques marches d’un escalier incertain à sa base grimpons sur le sommet d’ un beau murger aux cailloux blancs qui crissent sous les pas ;pause, sourires et photos !

Au cours de ces dernières décennies des prélèvements très importants de matériaux ont été faits sur ces pierriers providentiels, ce qui a modifié considérablement leur volume et leur aspect.
(Utilisés par exemple pour le remblaiement de la digue du port du lac du Bourget, et l’ empierrage de la route nationale conduisant au tunnel du Mt du Chat.)

Un peu d’histoire, l’emploi du terme murger (en Savoie) à connu une large extension géographique, il se rencontre (ou se rencontrait) du Bassin Parisien à la Bourgogne mais aussi en Poitou. Selon la région il a de multiples variantes : meurgé, murgée, murgerot, murgie etc .. Il est resté en usage surtout dans les lieux où la culture de la vigne (autrefois universelle) s’est maintenue.

Découvrir les murgers se mérite, en effet la plupart d’entre eux sont à l’écart des chemins balisés, cachés par des broussailles et des bois sur des terrains caillouteux souvent accidentés.

Les randonneurs Amis du Prieuré et du Patrimoine’ ont apprécié cette balade dans les prairies humides et brillantes de la rosée matinale, la dégustation de quelques figues et pommes oubliées, et l’aperçu coloré en contre bas de l’indigo du lac au travers des noisetiers sauvages.

Redécouverte passionnante d’un patrimoine oublié que nos photographes experts vont pouvoir faire revivre.
Dans le vaste four du Grand Caton rallumé pour la circonstance par notre ami Eustache,300 degrés dedans pour cuire le pain et réchauffer gratins et diots, 28 degrés et plus dehors pour les chanceux attablés qui partagent ce repas en toute amitié et convivialité.

« Si vous n’étiez pas présents, et si le patrimoine local vous intéresse merci de prendre contact avec l’association, votre participation nous sera précieuse »